Il y a 30 ans SPAQUE était créée pour gérer l’assainissement de la décharge de Mellery dans le Brabant wallon

C’est au travers du célèbre et très médiatisé dossier de la décharge de Mellery, dans le Brabant wallon, que les pouvoirs publics ont pris, fin des années 80, la juste mesure de l’impact environnemental et sanitaire de ces décharges qui s’étaient développées sans grand contrôle à travers toute la Wallonie. Pour résoudre ce problème, et en tout premier lieu celui de la décharge de Mellery, SPAQUE fut créée le 15 mars 1991.

C’est en 1989 qu’éclate véritablement le scandale de la décharge de Mellery. Entre 1981 et 1988, cette ancienne sablière, surplombant le petit village de Mellery (Villers-la-Ville), dans le Brabant wallon, a accueilli des centaines de milliers de tonnes de déchets. Il en venait des quatre coins du pays mais aussi de l’étranger. En 1989, la pollution engendrée par cette gigantesque décharge à ciel ouvert est telle que la Région wallonne décide d’en interdire l’exploitation.

Devant l’ampleur de la réhabilitation à effectuer, le Gouvernement wallon décide de créer une société qui en assurera la conception et le suivi. La Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement est née. Trente ans plus tard, SPAQUE s’occupe toujours de la post-gestion de cette décharge dont le million de mètres cube de déchets industriels continue de produire du biogaz aujourd’hui traité grâce à des filtres au charbon actif tandis qu’elle y récolte et traite les lixiviats (liquides pollués) qui continuent de s’en écouler.

On aura compris que le travail était titanesque pour une jeune société composée de seulement cinq personnes immédiatement confrontées aux nuisances d’une montagne de déchets d’un million de mètres cube répartis sur 23 hectares. Investigations sur la pollution, pose de couvertures étanches, création d’un réseau de dégazage, élimination du gaz de décharge, épuration des lixiviats, mise au point d’un système de gestion dynamique du dégazage, c’est à Mellery que SPAQUE fit ses premières armes. Avec efficacité, faut-il croire, puisque très rapidement lui fut confiée la réhabilitation d’autres décharges tout aussi préoccupantes. Florzé, Anton, Les Isnes, Fontilloi à Belgrade et, plus récemment, le « Champ des 7 Anes » à Froidchapelle furent ainsi réhabilitées. Aujourd’hui, SPAQUE est toujours présente sur la plupart de ces décharges où elle gère la production de biogaz, les installations de traitement des lixiviats tout en y assurant la surveillance environnementale. Plusieurs d’entre elles sont, par ailleurs, aujourd’hui équipées d’installations photovoltaïques qui alimentent en électricité leurs installations techniques tandis qu’à Froidchapelle, un projet d’éolienne est en cours de développement.

Paradoxalement, cette gigantesque ancienne décharge présente aujourd’hui une incontestable valeur du point de vue de la faune qui s’y est établie. Le site se remarque en effet par son intégration au paysage et sa valeur environnementale consacrée par le maintien d’une importante lagune dans la partie sud.

Cette lagune, qui représente l’affleurement de la nappe phréatique amont au niveau de l’ancienne sablière, est laissée à la recolonisation naturelle depuis 1998. Outre l’avifaune aquatique et palustre, la présence d’une colonie d’hirondelles de rivage et de la plus grande colonie connue en province du Brabant wallon de crapaud accoucheur confirme sa valeur écobiologique. Des études scientifiques ont été menées par l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve sur cette colonie de batraciens.

Jean-Frédérick Deliège 
Porte-parole
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