Herbe à éléphant : première récolte prometteuse à Tertre
En juin 2009, SPAQuE lançait deux projets pilotes de plantation et d’exploitation de miscanthus géant, une graminée originaire d’Asie et d’Afrique également connue sous le nom « d’herbe à éléphant ». La première récolte vient d’avoir lieu, la deuxième se déroulera dans les prochains jours et le projet se développe avec une troisième implantation.
Deux sites ont, à l’origine, été retenus pour mener ces projets : celui de l’ancienne cokerie « Carcoke », à Tertre – en cours de réhabilitation par SPAQuE – et celui de l’ancienne décharge et crassier du « Bois Saint-Jean » à Seraing, réhabilité par SPAQuE. Le tout pour une superficie d’un hectare. La première récolte (plantée au printemps 2010 après une période de tests et d’études) vient d’avoir lieu sur le site « Carcoke », à Tertre, et a donné toute satisfaction. La récolte sur le site de l’ancien crassier sidérurgique du « Bois Saint-Jean » n’aura pas lieu cette année, mais une première évaluation du rendement a pu être réalisée. Et le projet se développe, puisque deux nouveaux hectares de miscanthus ont été plantés, cette semaine, sur le site de l’ancienne « Corderie Laurent » à Boussu, réhabilité par SPAQuE.
L’objectif de ces projets pilotes est d’étudier le potentiel de valorisation de grandes surfaces difficilement accessibles ou bloquées par la réhabilitation du site pendant plusieurs années. Ces surfaces perdues connaissent ainsi une destination originale qui s’inscrit, à coup sûr, dans le combat à mener contre le réchauffement climatique. Un second objectif est d’étudier le transfert éventuel des polluants dans la plante afin d’analyser son impact sur les filières de valorisation de la biomasse.
De nombreux débouchés
L’intérêt de la culture de miscanthus réside dans la production de biomasse ligno-cellulosique présentant un faible taux d’humidité (10-15 %). Elle trouve des débouchés très variés :
- biomasse utilisée comme combustible (sous forme de pellets ou de briquettes) pour produire de l’électricité et de la chaleur,
- substitut au charbon ou au bois-énergie pour les chaudières et les poêles,
- biomasse à méthaniser,
- litière ou paillage pour animaux de ferme ou domestiques,
- production de fibres (papier, panneaux de particules, matériaux pour l’écoconstruction),
- production d’éthanol (agrocarburant de 2e génération),
- rôle de puits de carbone.
Une espèce non invasive
L’espèce de miscanthus, utilisée par SPAQuE, est de type hybride stérile. Son seul mode de propagation est la division des rhizomes ou le clonage. Il ne s’agit donc pas d’une espèce invasive. Ce sont environ 20.000 rhizomes fragmentés qui ont été plantés à Seraing et à Tertre au printemps 2010, après une période d’études et de tests. La première récolte n’a lieu qu’à présent car près de deux ans doivent s’écouler entre la plantation et cette première récolte. En effet, les jeunes pousses apparaissent au début de l’été, fin juin – début juillet, pour atteindre 1 à 2 mètres de hauteur et un diamètre de 10 millimètres en quelques semaines.
A ce moment, les feuilles de base se dessèchent, puis toutes les feuilles tombent au cours de l’automne. Pendant la deuxième année, la culture va atteindre 2,5 à 3 mètres et c’est à ce moment que les tiges vont être récoltées. Le cycle va alors se répéter à chaque printemps et une récolte aura lieu, par la suite, tous les ans. A partir de la troisième année, le rendement atteint 10 à 15 tonnes l’hectare avec des pics à 20 tonnes.
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