La SPAQUE a entamé la réhabilitation de la décharge de Limoy à Namur
Les travaux de réhabilitation de la décharge de Limoy, à Namur, ont commencé. Le 19 avril dernier, la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, était sur place pour une visite du chantier.
Dans le cadre du projet 122 « Accélérer la réhabilitation des décharges les plus problématiques » du Plan de Relance de la Wallonie, le Gouvernement a confié à la SPAQUE la mission de mettre en œuvre les actions nécessaires pour procéder à la réhabilitation de sept anciennes décharges (préalablement identifiées par la SPAQUE comme étant aujourd’hui les plus impactantes pour l’environnement et la santé). Pour financer ce projet global, le Gouvernement a prévu une enveloppe budgétaire de 16.050.000 €.
Parmi celles-ci se trouve la décharge de Limoy, qui s’étend sur une superficie de 3,2 hectares, en pleine campagne namuroise. Les premières activités remontent à 1967 lorsqu’une exploitation de sablière y est implantée, notamment pour fournir le sable destiné aux travaux de construction de l’autoroute E411 reliant Namur au Luxembourg. À partir de 1986 et jusqu’en 1991, la sablière est comblée par des déchets essentiellement ménagers issus de la collecte en porte à porte au niveau de la Ville de Namur. À la fermeture de la décharge en 1991, le site a été recouvert de terres et ensemencé pour être réaffecté en prairie.
Pollution et biogaz
Les activités liées à la décharge ont impacté les eaux souterraines : on constate, entre autres, une contamination en métaux lourds, huiles minérales, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), benzène, solvants chlorés, composés azotés.
La dégradation des déchets génère également une quantité significative de biogaz, lequel migre en partie dans le sous-sol sableux vers un immeuble à appartements voisin, situé à la limite nord de la décharge.
Cette problématique a d’ailleurs mené à la mise en œuvre d’un premier niveau de mise en sécurité par la SPAQUE, au moyen d’un dispositif d’extraction du gaz de la décharge, dès 2005. Toutefois, ce dispositif technique provisoire n’était pas prévu pour perdurer aussi longtemps et il était nécessaire de procéder à une réhabilitation complète de l’ancienne décharge.
En mars 2022, des études géophysiques ont été menées afin d’affiner la délimitation verticale et horizontale du massif de déchets et d’obtenir une meilleure estimation de son extension. La surface du massif est estimée à 1,5 ha et son volume à 310.000 m³, soit l’équivalent de 124 piscines olympiques.
35 puits et 750 mètres de forages
Les travaux actuellement menés consistent en l’implantation d’une quinzaine de puits imposants répartis au sein du massif de déchets. Chaque puits sera raccordé à un collecteur aérien visant à récupérer le biogaz et à l’envoyer vers une unité de traitement, et sera équipé d’une pompe permettant de collecter les lixiviats accumulés dans le fond du massif (eaux qui se chargent en polluants en percolant au travers des déchets) et de les envoyer également vers une unité de traitement.
Enfin, une barrière de protection constituée d’une vingtaine puits de dégazage passifs sera installée au nord de la décharge afin d’intercepter toute migration potentielle de biogaz vers l’immeuble à appartements.
Au total, ce sont 35 puits qui seront forés sur l’ensemble du site, correspondant à 750 mètres de forage.
Retrouvez toutes les images du chantier dans la vidéo suivante:
Sept décharges concernées
Pour rappel, les sept décharges qui, dans le cadre du PRW, feront l’objet de travaux de réhabilitation par la SPAQUE sont la décharge d’Ormont à Tournai, la décharge du Chêne à l’Image à Châtelet, le décharge de Basse Wavre à Wavre, la décharge de la Carrière du Radar à Flobecq, la décharge du Marais à Boussu, la décharge de Crayère des Fonds de Morvau à Binche, et donc la décharge de Limoy à Namur.
Caroline Charlier
Porte-parole – Chargée de communication externe
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