Inondations du 14 juillet et pollution des sols : premières questions/réponses
Les inondations exceptionnelles du 14 juillet dernier ont causé des dégâts d’une ampleur encore jamais observée dans nos régions. Nombreux sont les particuliers à s’interroger sur une éventuelle contamination des sols et des eaux en hydrocarbures, dont l’odeur est particulièrement présente au sein des zones sinistrées. Voici une première liste de questions/réponses rédigées par les experts de SPAQUE, suite aux demandes qui nous sont parvenues.
- La SPAQUE a-t-elle été sollicitée pour intervenir dans le cadre de ces inondations ?
La Région wallonne a sollicité la SPAQUE afin de déterminer quels pouvaient être les services que celle-ci pouvait apporter dans le cadre de ces inondations exceptionnelles, que ce soit au niveau du tri et de l’évacuation des déchets, de l’identification des sources de pollutions, de la disponibilité de terrain, etc.
Le Gouvernement wallon a dégagé une enveloppe de 2 millions d’euros pour la prise en charge des expertises et des assainissements des pollutions aux hydrocarbures d’origine indéterminée. Les modalités pratiques sont en cours de finalisation. Voici, toutefois, les précisions déjà apportées par le Gouvernement wallon : tout citoyen particulier, entreprise ou pouvoir public lésé pourra adresser une demande de prise en charge de cette pollution à sa commune. Il s’agit bien ici des pollutions qui ne sont pas couvertes par les assurances car l’auteur de la pollution ne peut pas être identifié.
Les communes centraliseront les demandes et la SPAQUE les aidera là disposer rapidement d’experts sols agréés pour faire un diagnostic de la pollution et déterminer rapidement les actions à prendre pour stopper toute aggravation des pollutions. Les communes pourront aussi faire appel à des entreprises spécialisées en assainissement de sol si nécessaire. En cas de pollution diffuse sur de grandes superficies, la SPAQUE interviendra en appui aux experts-sol pour déterminer les actions à devoir réaliser dans une telle situation.
- A quelle profondeur faut-il assainir un sol contaminé par une cuve de mazout ?
Le mazout est un hydrocarbure assez fluide qui pénètre rapidement dans le sol et s’accumule à la surface des nappes phréatiques sous la forme d’une couche de produits flottants. On le retrouvera aussi en surface de cours d’eau dans le cas précis de citernes éventrées ou emportées lors d’inondations. En fonction de la nature du sol, les surfaces et profondeurs impactées peuvent être rapidement importantes, surtout en cas de pluie intense qui favorise la dispersion et le lessivage en profondeur des polluants. Tout dépend surtout de l’importance du volume de mazout concerné par chaque cuve : plus ce volume est conséquent, plus la pollution locale sera importante. La pollution peut parfois s’étendre sur plusieurs mètres de profondeur.
- Quelles autres pollutions faut-il craindre suite aux inondations ?
Pour les pollutions d’origine domestique, le mazout mais aussi l’essence qui pourrait s’échapper de véhicules endommagés, sont certainement les principales sources de pollution. Il ne faut toutefois pas négliger, dans le cas de catastrophe telle que celle qui nous concerne ici, les pollutions d’origine industrielle liées à des stocks de réactifs et de produits divers qui auront pu être emportés au droit des entreprises, des ateliers, des fermes situées dans les zones sinistrées. La diversité des produits concernés est grande et une communication spécifique auprès des entreprises concernées pourrait s’avérer utile, pour évaluer la nature et l’importance du risque de pollution en la matière.
- Y a-t-il un risque de contamination des nappes phréatiques ?
Le risque de contamination des nappes phréatiques en cas de pollution par le mazout est potentiel puisque celui-ci va au final s’accumuler sous la forme d’une couche flottante à la surface des eaux souterraines.
- Combien de temps faudra-t-il pour gérer l’ensemble des pollutions engendrées par les inondations ?
Vu les volumes d’eau en jeu, et selon la nature du sol, une bonne partie des pollutions potentielles auront été lessivées et diluées à un tel point qu’elles ne présenteront plus des concentrations préjudiciables. Sans doute, localement, des assainissements seront néanmoins nécessaires lorsque les épanchements de mazout auront été localisés sur des surfaces plus réduites ou lorsque le volume des cuves concernées sera plus conséquent. A ce stade, il est très difficile de dire combien de temps prendront ces assainissements. La première étape reste avant tout d’en diagnostiquer l’ampleur.
Caroline Charlier
Chargée de communication externe
0496/51.23.52