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Tertre : traitement biologique des terres polluées sur le site « Carcoke »

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En Région wallonne, la société SPAQuE, chargée de la réhabilitation du site de Carcoke-Tertre par le gouvernement wallon dans le cadre du Plan Marshall, a attribué le marché public du traitement biologique de 272.500 tonnes de terres polluées à la société momentanée SITA-De Cock. Il s’agit d’une expérience de traitement biologique, sur site en réhabilitation, exceptionnelle en Belgique.

Les investigations menées par SPAQuE, sur le site Carcoke à Tertre (Saint-Ghislain), ont permis de mettre en évidence la présence de plusieurs types de pollution : contaminations en métaux lourds, en huiles minérales, en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), en cyanures et en BTEX (benzène, toluène, éthyl-benzène et xylène). Des déchets de type goudron ont également été rencontrés dans le sol.

L’excavation de 272.500 tonnes de terres polluées est en cours sur le site où elles font l’objet d’un traitement biologique. Il s’agit de la troisième phase de la réhabilitation après la déconstruction sélective des bâtiments subsistants et la prise en charge de 16.000 tonnes de terres cyanurées.

Traitement biologique sur le site « Carcoke-Tertre »

Bon nombre de pollutions organiques peuvent être décomposées par des micro-organismes. Cette méthode de traitement est principalement utilisée pour les pollutions hydrocarbonées (essence, diesel, huiles minérales et certains hydrocarbures aromatiques polycycliques [HAP]).

La dégradation de ces polluants est assurée par des micro-organismes stimulés par l’addition de nutriments et l’optimisation des conditions d’humidité et d’oxygénation des terres. Plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre (« biopile », « landfarming-composting », etc.)

Une grande partie des terres contaminées du site Carcoke-Tertre sont traitées de manière biologique. Deux types de traitement biologique sont utilisés :

  • extensif (biopile)

Pour ce traitement à l’air libre, la terre est entreposée en andains et régulièrement retournée mécaniquement. Cette opération permet d’homogénéiser et d’oxygéner la terre de manière à favoriser la biodégradation des polluants. Ce traitement se fait sans aération forcée et sans apport de chaleur,

  • intensif (bioconteneur)

Dans ce cas-ci, les terres seront traitées de façon intensive avec circulation forcée d’air de manière à stimuler la biodégradation des polluants.

Les terres à traiter sont également disposées en andains. Dans les terres est mis en place un réseau de piping perforé assurant la circulation de l’air. Cette circulation forcée est réalisée à l’aide d’un ventilateur, qui favorisera la bonne aération de la pile. L’air chargé en polluants passera au travers d’un séparateur d’eau, destiné à diminuer l’hygrométrie de l’air, avant d’atteindre l’unité de ventilation. Il est ensuite dirigé vers un filtre de charbon actif où il est épuré avant rejet dans l’atmosphère.

D’une superficie totale d’environ 33 hectares, le site de Carcoke-Tertre (Saint-Ghislain) a été le plus important siège de production de coke en Belgique, ainsi que de sous-produits issus de la distillation de charbon. A l’origine, il était exploité par la S.A. Carbonisation Centrale, société créée en 1928 par un groupe de neuf charbonnages des deux bassins houillers du Borinage et du Centre. Après avoir été rachetée par Hainaut Sambre, la société Carcoke a poursuivi ses activités à Tertre jusqu’en 1997, date de fermeture de la cokerie.

Cokerie : usine de distillation de la houille (charbon) qui a pour objectif d’extraire les matières organiques volatiles contenues dans le charbon et de conférer au résidu (coke) les qualités d’un combustible amélioré, destiné à l’industrie, principalement aux hauts-fourneaux.

Pour tout renseignement complémentaire :
Jean-Frédérick Deliège

Service de la communication externe et des relations avec la presse
0494/57.94.18